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EXTRAIT CONGRES NATIONAL UNECD 2001 A PARIS

COLLOQUE AU SENAT


Avec :

Pr. HAMEL, doyen de Nantes, président de la conférence des doyens
Pr. DOURY, doyen de Lyon, vice-président de la conférence des doyens
Pr. BOY-LEFEVRE, doyenne de Paris 7
Pr. VULCAIN, chef de Service de Rennes, président de la conférence des chefs de service
Dr. HESCOT, secrétaire Général de l'ADF et président de l'UFSBD
Dr. ROBERT, président du conseil de l'ordre
Dr. PARFAIT, secrétaire général du conseil de l'ordre
M. LAUPIE, étudiant président de l'UNECD
M. RAUX, étudiant vice-président de l'UNECD, élu au CNESER et CNPEO
Le bureau de l'UNECD
Le conseil d'administration de l'UNECD. Pour Lyon Xavier BONDIL délégué UNECD élu aux conseils de faculté et d'université, Albéric SANTAMARIA président et David GAGNIERE trésorier
L'assemblée générale. Pour Lyon : Arnaud DESRUMAUX, vice-président, élu aux conseils de faculté et d'université et Thibault BERTAUD vice trésorier

Préambule de la part de M. VULCAIN
Le métier de chirurgien-dentiste était auparavant technique et est devenu médical avec la création des facultés. Le turn-over des connaissances est actuellement d'environ 10 ans. De fait, nous avons de moins en moins droit à l'erreur. La dentisterie reste une discipline universitaire jeune ; la recherche doit progresser. Nous avons des études longues et intenses.

M. LAUPIE, UNECD : Quel bilan pour la réforme de 94 ?

M. VULCAIN, chef de service, estime qu'il est trop tôt pour juger.

M HAMEL, doyen : Pour sa part, le second cycle doit être pluridisciplinaire, le nombre d'heure de présence à la faculté doit diminuer et l'étudiant doit être un acteur de sa formation .Il faut réformer l'enseignement sur le fond. Il est pour un accès à la clinique plus précoce qu'il ne l'est actuellement. L'on doit également adapter l'enseignement à chaque étudiant. Il faut aussi que les étudiants apprennent à chercher l'information où elle se trouve.

M. DOURY, doyen : On doit aller vers une modernisation de l'enseignement avec un redéploiement du temps : le cours magistral est-il désuet ? Il faut réformer la forme de l'enseignement. Il regrette le manque de formation des enseignants ainsi que le problèmes d'effectif des MCU-PH.

M. PARFAIT, ordre : Il estime avec véhémence que la profession s'est trop médicalisée par rapport à l'aspect technique. Il ajoute que l'orthodontie n'est plus enseignée correctement et que la mise en place de la sixième année est une véritable 'catastrophe'.

M. HESCOT, ADF : L'objectif des chirurgiens-dentistes concerne l'ensemble de la population française. Nous avons en fait 2 victimes : les citoyens et les praticiens. N'oublions pas que 97% des chirurgiens dentistes sont libéraux et les formations initiales et continues sont ensembles. Il estime que la formation initiale est insuffisante et pas assez clinique.

M. VULCAIN, chef de service : Les chefs de services font le maximum pour qu'il y ait tout les moyens nécessaires. Trois des retours sur les remplacements à Rennes sont que l'asepsie libérale est médiocre par rapport à l'hospitalière, que les traitements endodontiques sont en Bretagne de meilleure qualité et que le matériel des praticiens est moins performant que celui des services d'odontologie.

M. HAMEL, doyen : En citant Valérie : " La main est la rivale de la pensée. Mais l'une n'est rien sans l'autre ". Il n'y a aucune spécialité médicale qui ne peut se passer de formation continue et il y a tout ce qu'il faut dans les hôpitaux pour nous former.

M. ROBERT, ordre : Nos valeurs professionnelles sont un équilibre entre l'intellect et le manuel. Il ne faut pas qu'il y ait un hiatus entre la formation initiale et la formation continue. Il ne faut pas déséquilibrer les deux formations. Il rappelle que le devoir des enseignants est d'adapter leur enseignement aux compétences des chirurgiens-dentistes (cf. ODF). Il ne faut pas 'saucissonner' l'exercice professionnel.

M. LAUPIE, UNECD : Les sixièmes années se sentent biaisés en clinique. Il reste également des facultés dans lesquelles les étudiants achètent du matériel. D'après le questionnaire UNECD de 2000 qui a été rempli par les étudiants des 16 facultés, il y a 30% des candidats à l'internat qui le font pour compléter leur formation initiale. De plus, il y a beaucoup de nouveaux diplômés qui font de la formation continue sous deux ans (turn over = 10 ans).

M. VULCAIN, chef de service : La sixième année (T1) a été imposée à moyens constant. Il sait qu'il y a des problèmes mais ils font le maximum. Il est étonné du fait que des étudiants payent encore leur matériel. Il aimerait savoir où. Il trouve normal que les nouveaux diplômés ne se sentent pas bien formés : c'est comme le permis de conduire. Mais les nouveaux praticiens sont meilleurs que les derniers car nous avons de nouvelles techniques.

M. HESCOT, ADF : Pour l'endodontie, il n'y a pas de problèmes. Pourquoi l'ODF pose-t-elle un problème ?

Mme. BOY-LEFEVRE, Doyenne : Sur quels points pouvons nous dire que nous formons de mauvais étudiants ? Il n'y a aucune étude là dessus.

M. HAMEL, doyen : Les choses se mettent en place.

M. DOURY, doyen : Il estime que ses étudiants travaillent bien et qu'ils sont dans l'ensemble bien formés.

M. LAUPIE, UNECD : Il pose la question de comment évaluer la réforme puisqu'elle n'a pas eu tous les moyens pour être totalement en place ? Il insiste sur l'importante inégalité des formations entre les facultés.

Mme. BOY-LFEVRE, doyenne : Il ne faut pas oublier que les facultés sont soumises à la politique des universités qui est autonome.

M. DOURY, doyen : Dans le système SANREMO, il n'y a qu'en définitive 40% qui revient aux étudiants.
La faculté meurt sans les DU. Ils dépendent de textes de loi et ils sont tout à fait légaux et normaux. Il ne faut pas oublier que la faculté doit produire 1F pour recevoir 1F. Les DU sont une obligation.

M. RAUX, UNECD : Nous aimerions connaître la position du conseil de l'ordre quant au projet d'internat spécialisant.

M. ROBERT, ordre : L'internat est nécessaire car elle tire la profession vers le haut. L'internat qualifiant actuel ne signifie pas spécialité. Mais l'expérience de l'ODF l'inquiète quant à un morcelage des compétences et de la profession.

M. HESCOT, ADF : Il pense comme l'ordre. On lui a dit que l'internat est là pour former des enseignants et des spécialistes pour reprendre le vide laissé par la stomatologie. Il rappelle qu'il existe une spécialité chirurgicale qui se nomme le DESCB qui n'est que peu utilisé. Le risque avec un internat spécialisant est une baisse de notre capacité puis de notre compétence. La profession est contre la spécialisation de l'internat. L'internat spécialisant est une diminution des capacités professionnelles des dentistes simples. Nous sommes la seule spécialité médicale à 6 ans d'études alors que les autres sont à 9. La dentisterie est déjà une spécialité à part entière.

M. HAMEL, doyen : Vous enverrez votre enfant chez un orthodontiste plutôt que chez un chirurgien-dentiste car il est plus compétant. Il y a un besoin d'interne pour faire des enseignants, pas pour en faire des spécialistes libéraux. La profession n'est pas sûre que la stomatologie lui revienne : des ORL commencent à poser des implants. L'instant est historique pour la profession. L'internat spécialisant aurait trois spécialités : ODF, chirurgie et polyclinique hospitalière. L'ODF serait créé afin de lutter contre la passerelle qu'il existe entre le CECSMO et l'internat. Le CECSMO serait conservé. L'internat chirurgie servirait à combler le vide laissé par les stomatologistes, à prendre en charge les patients à pathologie lourde des hôpitaux. Les autres internes seraient le vivier de futurs enseignants.

M. LAUPIE, UNECD : Il demande si les internes ne vont plutôt partir en libéral et donc ne pas constituer un vivier d'enseignants.

M. VULCAIN, chef de service : L'internat permettra l'accès exclusif à la carrière hospitalo-universitaire. Il faut redorer le blason du DESCB dans le libéral.


Fin de la séance. Divers sujets n'ont pas été abordé comme les remplacements et la gratuité.